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Tendances
11/06/2025
Marie Guyomarc'h
PR & Content Manager chez Visibrain
La contestation contre les géants de la fast fashion s’exprime depuis plusieurs années sur des réseaux sociaux à connotation lifestyle comme TikTok, Instagram ou encore YouTube. Mais, récemment, ces discussions investissent aussi LinkedIn. Cette plateforme voit ses communautés se diversifier, ses thématiques s’élargir et ses dynamiques se réinventer. Parmi ces nouveaux sujets d’engagement : la mode durable. De nombreuses voix s’élèvent en ce sens, des mouvements se forment, et LinkedIn s’affirme désormais comme un véritable espace d’échange et de mobilisation contre la fast fashion.
Alors, comment ce phénomène prend-il de l’ampleur sur LinkedIn ? Pour répondre à cette question, Visibrain, l’outil de veille des réseaux sociaux, dresse un état des lieux des prises de parole, des communautés impliquées, et des marques les plus mentionnées dans ces conversations.
Longtemps restées sur les réseaux sociaux à vocation lifestyle, les discussions autour de la fast fashion investissent désormais LinkedIn. Cette thématique, au croisement entre environnement, éthique et économie circulaire, mobilise de plus en plus d’internautes, professionnels, organisations, marques, influenceurs mais aussi figures politiques.
La plateforme, historiquement dédiée aux professionnels, entreprises et sujets business, voit aujourd’hui ses membres s’emparer de cette problématique et voit émerger un véritable débat collectif.
En l’espace de 15 jours, plus de :
Preuve qu’au-delà des sphères traditionnelles, de nombreux internautes, professionnels et organisations se saisissent du sujet et engagent leurs communautés.
À noter en guise de comparaison : si la RSE reste historiquement l’un des sujets phares sur LinkedIn, la question de la fast fashion s’impose comme un terrain de mobilisation presque aussi puissant. Comme en témoigne la timeline des réactions ci-dessous, l’engagement sur les sujets de la fast fashion (en bleu) et de la RSE (en jaune) est à quasi-égalité. Lors de certains moments clés, comme la proposition de loi anti fast-fashion de début juin, le sujet a généré un engagement supérieur à celui de la RSE. Un signal fort qui montre que ce sujet est scruté, même sur un réseau social à vocation professionnelle.
Autour de ce sujet, diverses communautés se mobilisent activement. Outre les experts en économie circulaire, mode responsable ou empreinte écologique, d’autres figures issues de sphères variées s’expriment.
En tête, le Président de la Fédération Française du Prêt à porter féminin, Yann Rivoallan, s’impose comme la figure la plus influente. Ses publications récits relatant sa rencontre avec la Ministre chargée du Commerce, la réintroduction du Sénat de l’interdiction de la publicité pour les géants comme Shein ou encore l’adoption de la loi anti fast-fashion figurent parmi ses prises de parole les plus engageantes.
À ses côtés, des experts reconnus comme Maud Sarda, Jean-Marc Jancovici, ou encore Clémentine Colin Richard se distinguent également dans ce classement.
D’autres figures dirigeantes prennent part aux discussions, à l’image de Nicolas Houzé, directeur des Galeries Lafayette et du BHV, Dominique Schelcher, PDG de Coopérative U ou encore Frederic Mugnier, co-fondateur de la marque Faguo.
Enfin, d’autres profils issus des sphères médiatiques et de l’influence comme Juliette Quef, présidente du média Vert, ou Gaetan Gabriele, créateur de contenu figurent également parmi les personnalités les plus influentes.
Cette diversité des profils mobilisés, et de leur transversalité illustre la mobilisation croissante sur LinkedIn
Nombreux sont ainsi les lanceurs d’alerte qui utilisent LinkedIn pour relayer actualités, données chiffrées et prises de position sur l’industrie de la fast fashion, à l’image des trois premières personnalités du classement : Yann Rivoallan, Maud Sarda et Jean-Marc Jancovici.
Leurs publications engagées participent à informer et à sensibiliser les communautés professionnelles sur les enjeux sociaux et environnementaux du secteur :
LinkedIn s’impose désormais comme un véritable terrain d’expression et de mobilisation contre la fast fashion, où de nombreuses associations, médias et collectifs multiplient les prises de parole pour dénoncer les dérives du secteur. Des médias engagés comme Vert, le média qui annonce la couleur, Vakita ou encore The Good Goods figurent parmi les plus actifs, alertant régulièrement leurs communautés avec des données, des enquêtes et des décryptages sur l’impact social et environnemental de l’industrie textile.
À leurs côtés, plusieurs organisations et collectifs engagés se distinguent également dans le classement des acteurs les plus influents. C’est le cas de « Pour un réveil écologique », « Label Emmaüs » ou encore « France Nature Environnement », qui mobilisent leurs réseaux et encouragent les professionnels à repenser leurs modes de consommation et leurs engagements RSE face à l’urgence climatique.
À noter que le Sénat tire son épingle du jeu en matière de communication sur LinkedIn autour de la fast fashion, en adoptant un ton pédagogique. À travers des publications telles que « Loi anti fast fashion : pourquoi ce texte ? », « Pourquoi lutter contre la fast fashion ? » ou encore des explications sur les enjeux du projet de loi, l’institution cumule plus de 130 réactions, confirmant l’intérêt croissant des communautés LinkedIn pour ces sujets de société, même lorsqu’ils sont portés par des acteurs institutionnels.
Entre interventions médiatiques de présidents d’associations, interpellations directes sur LinkedIn, relais des actualités et publications pédagogiques autour des textes de loi, les organisations mobilisées contre la fast fashion explorent de nombreux formats et angles pour sensibiliser les membres de la plateforme.
Ces mouvements, capables d’interpeller directement les marques, relayer des campagnes de sensibilisation ou encore en pointant du doigts certaines pratiques peuvent rapidement exposer des marques et institutions à des bad buzz.
LinkedIn s’impose aujourd’hui comme un nouveau terrain sensible en matière de gestion de crise, où les prises de parole engagées peuvent rapidement prendre de l’ampleur. Cette évolution rend indispensable la mise en place d’une stratégie de veille active spécifique à la plateforme, afin d’anticiper les conversations à risque, de décrypter les dynamiques d’engagement et de détecter à la fois les menaces et les opportunités pour les marques et les organisations.
Les conversations autour de la fast fashion sur LinkedIn s’articulent autour de différentes rubriques. La slow fashion et la consommation responsable sont largement promus avec des hashtags comme #StopFastFashion ou encore #Ethicalfashion (en vert dans le nuage des hashtags les plus utilisés ci-dessous). Les innovations et nouvelles technologies du secteur de la mode suscitent un intérêt, à l’image de toutes les initiatives qui visent à réduire l’empreinte écologique (en violet dans le nuage).
La loi anti fast-fashion s’impose également comme l’un des sujets les plus relayés, accompagnée d’analyses, de prises de position (en rose dans le nuage).
Autre tendance forte visible dans les conversations : l’analyse des stratégies des grandes marques de fast fashion pointées du doigt, avec l’utilisation de hashtags tels que #retailstrategy, #fashionbusiness ou encore #brandstrategy (en bleu).
Enfin, de nombreuses marques sont au centre des conversations, comme Shein, Temu ou Zara, qui ressortent en orange dans le nuage ci-dessous.
Du côté des marques, plusieurs grands noms ressortent nettement des conversations autour de la fast fashion sur LinkedIn. Shein, comme mentionné plus haut, domine largement le classement avec 20% de mentions. Elle est suivie, à égalité, avec Zara et Temu, au centre de 8% des discussions.
Derrière ces trois marques, H&M (5% des conversations) et Primark (2% des discussions) restent également très présentent dans les débats associés à la responsabilité environnementale sur LinkedIn.
La marque Zara, sur la deuxième marche du classement, a par exemple vu sa dernière campagne de son anniversaire des 50 ans pointée du doigt sur LinkedIn, comme avec la publication de Maud Sarda, qui signe « Vous avez peut-être vu passer ce film de Zara réunissant 50 mannequins iconiques pour ses 50 ans ? C’est vrai que 50 ans de fast fashion, ça se fête !! » récolant 829 réactions :
Aujourd’hui, LinkedIn n’est plus seulement une plateforme sur laquelle les nominations, annonces et success stories sont seules. LinkedIn est, en 2025, un terrain de jeu pour les lanceurs d’alerte. Interpellations, partage d’enquêtes, de chiffres clés : ces voix engagées prennent de plus en plus de place et représentent un danger pour les organisations, marques et institutions.
L’exemple récent de VivaTech 2025 en témoigne. Victoire Satto, fondatrice du média The Good Goods, a interpellé publiquement les équipes de l’événement à l’aide d’une publication LinkedIn, en dénonçant la participation de Shein à l’édition 2025 du salon. Face à la rapide mobilisation de sa communauté et d’autres membres du réseau social, VivaTech a rapidement annoncé le retrait du géant de la fast fashion de sa programmation.
Le second post de Victoire Satto relayant cette décision génère plus de 3 300 réactions, confirmant que LinkedIn est devenu un levier stratégique d’alerte et d’opinion :
Visibrain organise le jeudi 19 juin prochain, à 11h15, un webinar sur le thème "Les grandes tendances LinkedIn 2025" animé par Clémence Hutinet, CMO de Visibrain, et de Marie Guyomarc'h, content manager.
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