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Étude - Les tendances 2025 LinkedIn
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Tendances
01/10/2025
Clémence Hutinet
Marketing manager
En janvier dernier, la députée écologiste Eva Sas déposait une proposition de loi inspirée des travaux de l’économiste Gabriel Zucman : instaurer un impôt plancher de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, soit environ 1 800 foyers fiscaux en France. À première vue, un sujet technique et réservé aux cercles politiques. Pourtant, en quelques semaines, la taxe Zucman est devenue l’un des débats les plus viraux de la rentrée.
Son émergence n’a rien d’anodin. Elle s’inscrit dans un climat économique marqué par l’alourdissement de la dette publique et par une instabilité politique persistante. Loin de rester cantonnée à l’Assemblée nationale, la proposition s’est imposée dans les médias, puis sur les réseaux sociaux, où elle a pris une dimension inédite.
Pour en parler, nous accueillons sur le blog les équipes de DeepOpinion, Camille Collet (Responsable du pôle Veille et Opinion), Loïs Aisa (Chargé d’étude Senior) et Allan Maintenant (Responsable Développement IA), qui ont conjointement rédigé cette tribune, à partir des données Visibrain.
Entre le 19 août et le 23 septembre, le débat a généré près de 486 000 publications et partages, provenant de 86 000 internautes. Longtemps circonscrit à la sphère institutionnelle, le sujet a pris une ampleur inattendue en cette rentrée, nourri par une séquence médiatique intense et amplifié par une forte activité militante sur les réseaux sociaux.
Le point de bascule survient le 8 septembre : invité de l’émission Quotidien, Gabriel Zucman expose sa proposition devant un large public. Deux jours plus tard, il est au JT de 20h de France 2. Ces apparitions suffisent à déclencher un bond spectaculaire des conversations : +300 % publications.
La polémique s’enrichit ensuite de rebondissements. Le 12 septembre, le député Éric Coquerel est interrogé sur BFM Business au sujet des conséquences de la taxe pour Mistral AI, jeune entreprise valorisée à plus de dix milliards d’euros. Sa réponse suscite une vague de réactions (+135 % publications) et place malgré lui la start-up au cœur du débat. Quelques jours plus tard, son cofondateur Arthur Mensch défend sa position au JT de France 2, incarnant la voix d’une French Tech inquiète.
Exemples de tweets viraux (screenshot Visibrain) :
Exemples de posts LinkedIn (screenshot Visibrain) :
Enfin, le 21 septembre, Bernard Arnault entre dans l’arène par une interview au Monde, qualifiant Zucman de « militant d’ultra gauche ». Ses propos déclenchent une nouvelle vague de réactions : le volume de publications double en 24 heures, même si les attaques sont perçues par beaucoup comme des attaques personnelles, révélatrices d’un manque « d’arguments de fond ».
En l’espace de deux semaines, le volume de publications a été multiplié par 31, sous l’effet d’une accumulation : chaque apparition de Gabriel Zucman, chaque intervention politique ou sortie médiatique majeure est venue s’ajouter à la précédente, alimentant une dynamique de visibilité toujours plus accrue du sujet.
Un sondage Ifop publié le 17 septembre a révélé que 86 % des Français se déclaraient favorables à une taxation des ultra-riches. Sur le papier, la mesure semble donc faire consensus. Mais les réseaux sociaux racontent une autre histoire : celle d’un débat clivant, qui réactive les fractures politiques traditionnelles.
Sans grande surprise, deux camps s’opposent. Les partisans de la taxe, majoritairement situés à gauche, invoquent la « justice fiscale et sociale » et voient dans le sondage la preuve d’un plébiscite populaire. Les opposants, issus principalement du monde entrepreneurial et patronal, dénoncent une mesure punitive, risquée pour l’innovation et dissuasive pour l’investissement.
La polarisation s’observe d’abord dans la sphère politique. Sur X, les échanges entre formations opposées – comme Prisca Thévenot (Renaissance) et Manuel Bompard (LFI) – illustrent ce face-à-face idéologique. Mais les tensions traversent aussi des camps proches, avec des passes d’armes entre socialistes et insoumis, ou encore entre Reconquête et le Rassemblement national.
🚨Notre dette est plus préoccupante que jamais. La classe politique, de LFI au RN, n'a qu'un mot à la bouche : « augmenter les impôts ».
— Sarah Knafo (@knafo_sarah) September 17, 2025
La nouvelle mode ? La taxe Zucman ! La mesure est désastreuse, le remède serait pire que le mal. Il est temps de le prouver. THREAD.⤵️ pic.twitter.com/dLwLawnaWP
Beaucoup de mensonges dans cette vidéo.
— Manuel Bompard (@mbompard) September 17, 2025
1) La taxe Zucman N'EST PAS une taxe de 2% sur le patrimoine. C'est un dispositif visant à s'assurer que le total des impôts payés par les personnes qui détiennent plus de 100 millions d'euros de patrimoine correspondent à au moins 2% du…
Hollande flingue la taxe Zucman.
— Paul Vannier (@PaulVannierFI) September 14, 2025
Le PS sur l'autoroute de la grande coalition avec Macron. pic.twitter.com/3itMm2OY4y
Toutefois, une analyse poussée des biographies X via notre application IA dédiée montre que les militants & partisans restent minoritaires : parmi près de 84 000 internautes sur X ayant participé au débat, seuls 4 % revendiquent une appartenance partisane. Leur poids numérique est faible, mais leur rôle structurant est déterminant.
Deux pôles dominent : Reconquête (1 502 publications) et La France insoumise (1 401), qui imposent leurs narratifs et radicalisent le ton des échanges. Les autres partis – Renaissance, Les Républicains, Rassemblement national – interviennent plus en retrait, tandis que le Parti socialiste, pourtant très en pointe dans la défense de la proposition comprise dans son contre-budget, peine à exister en ligne.
Si quelques personnalités politiques, comme Sarah Knafo, se sont exprimées, c’est surtout le milieu entrepreneurial qui surprend par sa prise de parole inhabituelle. De nombreux dirigeants, habituellement cantonnés aux sujets liés aux start-up, à l’innovation ou à la tech, sont sortis de leur réserve pour commenter la taxe Zucman.
Le débat s’est cristallisé autour de publications très relayées, comme celles de l’entrepreneur médiatisé Éric Larchevêque, qui a généré des milliers de réactions.
Cette mobilisation massive sur LinkedIn illustre un malaise profond : la mesure est perçue comme une menace directe pour l’écosystème entrepreneurial.
À l’inverse, l’attaque de Bernard Arnault contre Gabriel Zucman a rencontré peu de soutiens sur ce réseau, beaucoup y critiquent les attaques ad hominem jugées peu pertinentes.
Ces attaques s’inscrivent d’ailleurs dans un climat déjà chargé de polémiques autour de Gabriel Zucman. Sur les réseaux sociaux, circulent de nombreuses accusations, souvent sans preuve et parfois teintées de complotisme. Sa crédibilité académique est mise en cause — certains évoquent un supposé refus de Harvard lié à des falsifications de données — tandis que sa situation fiscale est critiquée, ses détracteurs lui reprochant de payer ses impôts aux États-Unis. Or, certains de ces récits ont déjà été démentis : ainsi, l’accusation d’ « exil fiscal » a été fact-checkée et jugée fausse par 20 Minutes. Ces mises en cause personnelles s’ajoutent néanmoins aux arguments économiques, contribuant à radicaliser le débat.
🇫🇷🇺🇸 Le franco-américain Gabriel Zucman est un exilé fiscal et paye ses impôts aux États-Unis !
— Artemis (@ArtemisInfos) September 21, 2025
On découvre que celui qui veut taxer les plus riches et empêcher l'exil fiscal "a obtenu durant ses années californiennes la nationalité américaine, et paie aujourd'hui une partie de… pic.twitter.com/soDnEjnXQ8
On apprend donc que Zucman est directeur de l'EU Tax Observatory, dont l'un des financeurs est l'Open Society du milliardaire américiain George Soros.
— Aurea (@AureaLibe) September 18, 2025
Soros est donc de facto derrière la taxe Zucman.
Qui aurait pu le prédire ? https://t.co/v35c5TsG6z
La veille au soir Léa Salamé utilise son JT pour faire une interview-promo de Zucman et de sa taxe.
— Fabien Léger (@Chedon18) September 11, 2025
Le lendemain matin Raphaël Glucksmann fait de la taxe Zucman la condition impérative d'un accord.
Cette petite entreprise familiale ne connait pas la crise... https://t.co/PWDw7Ss1co
Rappel utile que Harvard a refusé d'embaucher Zucman par crainte de duplicité universitaire (manipulation de données, falsification de résultats etc)
— saperlipopette (@__tommyFR__) September 11, 2025
Ce type est le Raoult de l'économie. https://t.co/hPVHUKj7Fu
Si le débat a été nourri par des accusations personnelles et des rumeurs parfois complotistes, il n’a en revanche pas été artificiellement gonflé par des armées de faux comptes. Comme souvent lors de polémiques en ligne, la question de l’authenticité des échanges s’est posée. L’analyse conduite via Visibrain identifie bien quelques profils suspects – activité anormalement intense (plus de 400 tweets par jour) ou contenus quasi identiques – mais leur poids reste marginal : moins de 1 % des utilisateurs et seulement 2 % des reposts sur X. En clair, la viralité du sujet ne tient pas à une manipulation automatisée, mais bien à la dynamique médiatique, à la polarisation politique et à l’engagement massif d’internautes bien réels.
En bref, la taxe Zucman n’est pas la première mesure fiscale à déchaîner les passions : l’ISF avait déjà enflammé la scène politique, le CICE nourri de vifs débats économiques. Mais elle illustre comme rarement comment un sujet technique peut devenir viral en temps réel, porté par l’amplification médiatique, la polarisation idéologique, les attaques personnelles et, en marge, quelques fausses informations.
Son incarnation par une figure médiatique, défendant publiquement sa proposition, a largement contribué à sa visibilité. Au-delà d’un simple débat fiscal – entre justice sociale et défense du capital entrepreneurial – la taxe est devenue un totem politique, presque culturel, qui n’épargne aucun réseau social.
Cette séquence trace déjà l’horizon de 2027 : une proposition qui aurait pu être celle d’un candidat de gauche, mais qui révèle surtout une France instable où l’opinion cherche déjà à enjamber le présent pour se projeter vers les enjeux de demain.
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