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Tendances
#JusticePourNaomi : comment le web s’indigne et demande justice pour Naomi Musenga ?

Maïlys Mas-Garrido
Directrice marketing

@M_Masga

29 décembre 2017 : un tragique événement survient. Naomi Musenga, jeune mère de famille, décède après avoir appelé le SAMU pour qu’on lui vienne en aide. La famille de la victime est dans l’incompréhension totale durant des mois. Jusqu’au jour où finalement elle reçoit l’enregistrement de l’appel passé entre leur fille et le SAMU. Le choc est brutal. Les opératrices qui échangent avec leur fille ne la prennent pas au sérieux, se moquent d’elle et ne lui viennent pas en aide…

De la divulgation de l’enregistrement à la riposte des réseaux sociaux

Impuissante face à cette injustice et cette incompréhension, la famille Musenga décide de diffuser l’enregistrement fin avril. Le 27 avril 2018 le site d’information Alsace Info reprend et partage l’enregistrement. Mais la mobilisation ne se fait pas de manière instantanée.

Timeline divulgation de l'enregistrement

Seulement 125 messages sont publiés sur les réseaux sociaux en l’espace de 3 jours.

#JusticepourNaomi : lancement d’un hashtag fédérateur qui accélère le mouvement

C’est le 5 mai que l’on voit apparaître le hashtag #JusticepourNaomi sur Twitter, soit plus d’une semaine après la mise en ligne de l’enregistrement. À partir de cet instant la mobilisation s’ancre définitivement en ligne. Des milliers de messages sont ainsi publiés par les internautes qui se joignent à la famille Musenga pour combattre cette injustice.

A ce stade, 4 171 tweets sont publiés par près de 2 500 internautes et plus d’un tweet sur deux brandit fièrement le hashtag #JusticepourNaomi. La mobilisation est lancée.

Pic d'activité #JusticepourNaomi

#JusticepourNaomi : propagation au sein de la sphère médiatique

Les conversations autour du tragique événement s’enflamment le 8 mai, lorsque le journal Lemonde.fr publie un article dans lequel il atteste de la véracité des faits.
Depuis ce jour 1 995 articles de presse ont été publiés.

La presse étrangère s’empare de l’affaire Musenga

Il n’y a pas de frontières géographiques sur les réseaux sociaux, c’est d’ailleurs ce qui fait leur force, lorsqu’il s’agit de se mobiliser pour une cause qui touche la société. En tout pas moins de 341 articles de presse en ligne relatent la triste histoire à l’international.

Revue de presse des médias internationnaux les plus partagés sur l'affaire

L’affaire Maomi Musenga, le bilan sur les réseaux sociaux

A ce jour 200 457 messages ont été publiés en soutien à la famille Musenga. Pas moins de 96 418 internautes se sont mobilisés depuis le 27 avril afin que justice soit faite.

Timeline globale

Parmi les hashtags les plus partagés nous retrouvons à la première place #JusticepourNaomi qui est utilisé dans près de 100 000 tweets. Le hashtag #humanité ressort également parmi ceux les plus partagés au côté de #racisme.

Hashtags les plus partagés sur l'affaire Musenga

Les réseaux sociaux ne sont pas des tribunaux et pourtant…

Les réseaux sociaux ont donné naissance à un bel élan de solidarité envers la famille Musenga. Ils ont permis de propulser la voix des proches de Naomi et de les faire entendre, afin que justice soit faite. Mais entre preuve d’un soutien sans faille et acharnement il n’y a qu’un pas… En effet, au beau milieu de cette tempête médiatique, une opératrice du SAMU Céline Fiak, a été violemment prise pour cible sur les réseaux sociaux. Son nom apparaît comme étant l’une des opératrices ayant parlé à la défunte. Or, ce jour-là, elle est en arrêt maladie, impossible donc pour elle d’échanger avec Naomi. Elle se retrouve pourtant en plein cœur du scandale, ses coordonnées affichées sur Twitter au côté d’un message de haine qui lui “souhaite de mourir très vite” ce qui l’a même obligé à déménager. S’en suive des centaines de menaces et d’insultes. Le tweet a à ce jour été supprimé et le compte suspendu.

C’est bien tout le paradoxe des réseaux sociaux. Ils sont un moyen efficace pour se faire entendre, mobiliser, s’exprimer et même faire bouger les choses et éveiller les consciences. Mais il faut faire attention aux informations qui y transitent tout comme il faut veiller à ne pas tomber dans le lynchage médiatique. S’exprimer, donner son opinion et s’acharner sans preuve sont deux choses totalement différentes.