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Européennes 2019 : top 3 des Fake News qui ont marqué les réseaux sociaux

Maïlys Mas-Garrido
Directrice marketing

@M_Masga

L’outil de veille Visibrain et Heiderich, le cabinet de conseil en gestion de crise et des enjeux sensibles, se sont associés afin d’étudier le phénomène des Fake News.

De cette association résultera un Livre Blanc qui paraîtra en fin d’année 2019, à destination des professionnels de la communication et des dirigeants souhaitant comprendre le phénomène pour mieux en protéger leurs organisations. Dans cette étude Visibrain et Heiderich livreront leur expertise et leurs enseignements.

Pour l’heure, Visibrain et Heiderich ont veillé le sujet des élections Européennes sur les réseaux sociaux et ont identifié les 3 Fake News qui ont marqué les réseaux sociaux durant cette campagne.

4% de tweets publiés sur les Européennes concernent des Fake News

Depuis septembre 2018, les Européennes ont généré sur Twitter :

  • 7 millions de messages publiés par 850 466 utilisateurs

  • Dont plus de 276 000 messages au sujet des Fake News, soit environ 4% des messages publiés qui commentent, relaient ou s’indignent des Fake News

  • Les thématiques les plus propices aux Fake News sont : 1- la souveraineté des états 2- l’immigration 3- les vaccins

Top 3 des Fake News les plus commentées pendant les Européennes

La vente de l’Alsace-Lorraine à l’Allemagne : Faux !

En tout, 48 781 tweets ont été publiés sur cette Fake News, émise par la présidente du Rassemblement National.

Autopsie de la Fake News

À la veille de la signature du traité d’Aix la Chapelle, Marine Le Pen partage un tweet qui sonne comme une mise en garde contre ce qui se tramerait « en catimini ». Pour cela, elle inclut dans son tweet :

1- Un élément de contexte : la signature du traité.

2- Une accusation : tout se passerait en catimini. On retrouve cette accusation de « plan caché » dans les différentes théories du complot.

3- Une Fake News : la mise sous tutelle d’une part de l’Alsace et le partage du siège français au Conseil de sécurité de l’ONU, ce qui signifie une perte de la souveraineté.

4- La mise en garde ou l’alerte : qui sonne comme un appel à la mobilisation.

Cette Fake News, au même titre que celle du Pacte de Marrakech, nous apprend une chose importante : aujourd’hui la vérification de l’information ne suffit plus à décrédibiliser une Fake News face à l’émotion qu’elle suscite. D’ailleurs, il est plus simple de croire une information qui nous conforte dans nos croyances que de sortir de la paresse cognitive.

La rougeole, vaccin obligatoire avant l’extension des 11 vaccins : Faux !

Encore une fois, c’est Marine Le Pen qui est à l’origine de cette fausse information émise en plein live à la télévision. En tout, 47 805 tweets ont été publiés suite à cette Fake News.

Autopsie de la Fake News

Peu de temps avant l’Émission Politique du 14 mars, un premier décès de rougeole avait été constaté. La présidente du Rassemblement National a ainsi botté en touche sur le plateau, en annonçant, à tort, que le vaccin de la rougeole était déjà obligatoire avant l’extension à 11 vaccins. Or ceci est faux.

Contrairement à l’exemple précédent, la Fake News concernant le vaccin de la rougeole naît à la télévision. L’affirmation erronée de Marine Le Pen n’est pas reprise par les journalistes, ce qui a pour effet de crédibiliser la Fake News. Cela a enflammé les réseaux sociaux sur un thème qui fait déjà débat.

18 millions de migrants arrivés en Europe depuis 2014 : Faux !

On compte 45 722 tweets publiés sur cette Fake News, divulgué par la tête d’affiche de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan.

Autopsie de la Fake News

Une fois de plus, les débats télévisés sont les lieux de toutes les impudences, ce qui alimente les débats sur les réseaux sociaux. En affirmant l’arrivée de 18 millions de migrants en Europe depuis 2014, Dupont-Aignant le démontre bien.

Dans une démarche rappelant celle des prétendus 350 millions de livres hebdomadaires versés à l’Europe par l’Angleterre pendant la campagne du Brexit, un chiffre erroné ou détourné, rattaché à une source officielle est annoncé comme une vérité.

Ce qui semble important c’est l’effet produit par le chiffre et tant pis pour celui qui voudrait inviter les spectateurs et les internautes à comprendre ses dessous. Le chiffre est érigé en symbole et brandi pour susciter l’émotion. Le mal est fait.

Les 3 enseignements sur les Fake News durant les Européennes

Grâce à l’analyse des Fake News durant la campagne des Européennes, Visibrain et Heiderich ont tiré 3 enseignements majeurs sur ce phénomène qui gangrène notre société.

1- Les sujets européen et politique sont depuis longtemps un terrain fertile pour les rumeurs et les Fake News les plus baroques

Les Fake News se nourrissent de l’imaginaires et sont confortées par le sport favori des politiciens français, à savoir « c’est la faute à Bruxelles ». Des sujets spécifiques s’y prêtent particulièrement tels que la santé, la souveraineté et l’immigration.

2- Les preuves seules ne suffisent plus à décrédibiliser une Fake News

Aujourd’hui c’est la société tout entière qui est en crise. Elle est de plus en plus polluée par ces fausses informations qui transitent sur les réseaux sociaux, à tel point que même une preuve irréfutable ne fait plus le poids face à un fausse information.
Qui plus est le phénomène Fake News s’étend peu à peu aux entreprises, ce qui représente un risque majeur pour leur image. Mais ceci n’est pas une fatalité ! Même s’il semble compliqué d’empêcher une Fake News de naître, il est tout à fait possible de limiter voire de stopper sa propagation. Pour cela il est indispensable de veiller ses sujets sensibles à l’aide d’un outil de veille tel que Visibrain.

3- Les bulles socio-culturelles favorisent la prolifération de Fake News

Après avoir identifié les sujets potentiels de Fake News, il faut agir. Et pour cela il est essentiel de se préparer à répondre et d’affronter la paresse cognitive et l’enfermement idéologique. Les Fake News naissent souvent dans des bulles socio-culturelles dont elles reprennent les émotions et les codes. Répondre aux Fake News, nécessite avant tout de comprendre les mécanismes qui leur permettent d’éclore et de se diffuser.